La serveuse de la Goule Bedonnante

J'avais repris mon travail normalement depuis mon évanouissement sur le port. La routine de La Goule Bedonnante était redevenue celle qu'elle était avant cet incident. Seule différence notable j'étais plus attentive aux conversations entre les soldats ou toutes les personnes que j'ai pu identifier en tant que combattants. Chaque nuit je m'entraîne à manier mon épée et sans avoir la moindre idée de la raison je ne me sens jamais fatiguée au réveil malgré mon faible temps de sommeil.
Servant les différents clients présents dans la taverne je regarde autour de moi ceux-ci. En pleine journée c'est souvent plutôt calme mais lorsque l'on s'enfonce dans la nuit les clients deviennent plus prompts à l’agressivité, l'alcool est ingurgité plus rapidement, les regards se font plus lubriques et les mains souvent plus baladeuses. Depuis mon réveil sur le port mes réflexes sont de plus en plus aiguisés.
La porte de la taverne s'ouvrit pour laisser entrer deux personnes, avec un sourire je me tourne vers eux:

-Bienvenue à La Goule Bedonnante, installez-vous j'arrive dans un instant.

Je me tourne alors vers la table dont je porte la commande, je dépose sur leur table les boissons et débarrasse une autre table, je vais déposer la vaisselle sale en cuisine. Je retourne alors dans la salle quand la voix familière que j'ai déjà entendue quelques fois ces derniers jours s'adresse une nouvelle fois à moi:

-Nigisth, tu ne vas pas rester à vivre cette vie. Ton destin n'est pas de travailler toute ta vie comme serveuse. Tu dois te battre. Tu dois sortir, ne la laisse pas te dominer. Quitte cet endroit, suit des soldats, suit des combattants mais ne reste pas ici. Ne perd pas ton temps, écoute moi.

Je parviens tout juste à m'empêcher de tomber quand la voix s'adresse à moi. Je m'appuie à une table heureusement vide, et une fois que la voix s'éteint je me ressaisis comme si de rien était. En me dirigeant vers la table où se sont installées les deux personnes arrivées je repense à ce que m'a dit la voix. Pourquoi quitter mon métier alors que j'ai une situation stable, ce n'est pas parce que je me suis achetée une épée sur un coup de tête que je suis apte à combattre ou à entrer dans l'armée. J'arrive devant la table et je plaque mon sourire habituel sur mes lèvres:

-Alors avez-vous fait votre choix?

Je prend la commande des deux personnes arrivées et retourne vers le comptoir pour donner la commande des deux voyageurs au barman. Je me retourne alors de nouveau vers la salle qui commence à se remplir de plus en plus. En voyant le jour décliner à travers les vitres je me dirige vers les lanternes accrochées au mur. Alors que je me dirige vers celle au dessus du banc je remarque une silhouette sur celui-ci que je n'avais pas vue auparavant. Au fond de moi je sens monter un sentiment de méfiance, comme la voix qui me parle parfois je fais le choix d'ignorer ce sentiment. J'allume la lanterne avant de m'adresser à la personne assise sur le banc:

-Bonsoir, excusez-moi de ne pas vous avoir vu. Puis-je prendre votre commande?

Alors que je m'adresse à la personne encapuchonnée sur le banc j'entends derrière moi le barman m'appeler:

-Veillez m'excuser, je m'occupe de servir ma table et je suis à vous.

Je souris et entend un soupire dans ma tête. Je vais récupérer la commande des deux voyageurs que je leur apporte. Je leur souris et leur souhaite une bonne soirée avant de revenir près de la silhouette encapuchonnée sur le banc.

-Je suis à vous maintenant. Alors que puis-je vous servir?

- Une tasse de thé sera parfaite, avec beaucoup de miel si vous avez.

Intérieurement je note cette commande pour le moins inattendue et inhabituelle. Alors que je m'apprête à repartir la voix de l'homme assis contre le mur m'interromps:

-Dites-moi, mademoiselle. Sans vous déranger, savez-vous qui sont les deux marins au fond de la pièce? Ils viennent ici régulièrement?

Je le regarde avec méfiance et il s'empresse d'ajouter:

-Je suis de la Garde Sifonique vous n'avez pas à vous en faire!

Je baisse alors légèrement la garde et regarde vers la table où se trouvent les deux marins en question, ne connaissant pas par cœur toute la clientèle qui circule dans la journée. En regardant la table je constate que ce n'est pas moi qui ai accueilli ni servi les deux hommes.

-Je crains de ne pas pouvoir vous répondre, je n'ai jamais vu ces hommes ici. Je n'ai jamais eu non plus vent de leur existence auparavant. Je ne peux pas vous donner plus d'informations sur eux. Je ne les ai pas moi-même servi. Vous devriez vous renseigner à leur propos sur le port si ils sont suspectés d'une quelconque obscure activité. Je vous demanderais juste une chose, évitez de créer du trouble et des ennuis dans la taverne. Je vous amène votre thé.

Je m'éloigne alors et me rend en cuisine où je fais infuser une dose du seul thé que nous possédons et qui sert plus souvent au personnel qu'aux clients. Une fois le thé bien infusé je glisse trois cuillère de miel dans une tasse avant de verser le liquide chaud et parfumé par dessus, je met une cuillère avec une quatrième dose de miel dessus dans la tasse et vais servir la sombre silhouette qui se tient sous la lanterne. Je dépose la tasse sur le banc près de lui étant donné que son choix de place s'est porté vers l'un des seuls endroits de la taverne où ne se trouve aucune table.

-Deux pièces de bronze, mon sieur.

-Je crains de ne pas pouvoir vous répondre, je n'ai jamais vu ces hommes ici. Je n'ai jamais eu non plus vent de leur existence auparavant. Je ne peux pas vous donner plus d'informations sur eux. Je ne les ai pas moi-même servi. Vous devriez vous renseigner à leur propos sur le port si ils sont suspectés d'une quelconque obscure activité. Je vous demanderais juste une chose, évitez de créer du trouble et des ennuis dans la taverne. Je vous amène votre thé.

Senlord regarde la serveuse quitté son champ de vision en s'enfoncant dans la pénombre de la cuisine. Pendant ce temps, Senlord observe les deux marins qui se lève de table. C'est alors que revient la serveuse avec une tasse de thé. Elle se dirige vers moi.

-Deux pièces de bronze, monsieur.

Senlord laisse deux pièces de bronze sur le banc avant de se levé brusquement. Il marche d'un pas rapide vers la sortie de l'auberge pour pouvoir suivre les deux suspect. Il se retourne une minute vers la serveuse.

- Je dois urgemment partir. Il n'est pas impossible que vous croisiez une homme gigantesque munie d'une épée tout aussi grande et une femme au cheveux blanc. Si vous les croisez donner leur le bonjour de ma part, du "Ka'almath". C'est mon nom de code à la Garde. Bonne soirée jolie demoiselle.

Senlord d'un pas décidé sort de la taverne, et repère les deux marins, dans l'ombre il les suit discrètement.

Fin de RP pour Senlord

Surprise je regarde l'homme encapuchonné sortir brusquement. Je regarde la tasse restée sur le banc, je la reprends, je range les deux pièces dans ma ceinture. Je la ramène alors dans les cuisines. Je regarde la pile de vaisselle qui s'élève sur le rebord du lavabo. Je remonte mes manches et fais la vaisselle. Je soupire en regardant la salle derrière le bar. La nuit s'obscurcissant au fur et à mesure les hommes dans le bar commencent à s'échauffer sous le coup de l'alcool. Je finis la vaisselle et demande à Danieth le barman si il a besoin de moi ou si je peux monter un peu. Il me fait signe que je peux y aller mais que je risque d'être rappelée sous peu. Je monte alors dans la chambre que l'on me fournit de manière à ce que je puisse convenablement travailler? Je soulève le matelas sur le sommier bas en bois qui est au milieu de la pièce. Je tire de sous le lit le long coffret de bois dans lequel se trouve mon épée. Je laisse retomber le matelas et pose le coffret dessus. Je l'ouvre, découvrant mon épée et passe ma main dessus, caressant le fourreau en cuir noir cachant ma lame. Je suis la garde du bout des doigts et caresse doucement l'onyx qui en orne le pommeau. Inconsciemment je fais une chose dont je ne me pensais pas capable, je laisse glisser une partie de mon énergie dans la pierre. Je ferme les yeux et me relève, j'attache la ceinture à ma hanche, refermant la ceinture de cuir noir autour de mes hanches à la place de mon tablier. Je dégaine ma lame et enchaîne quelques mouvements rapides fendant l'air de ma lame.

-Tu vois tes capacités, tu sais ce que tu peux faire. Tu es capable de te battre. Tu maîtrise très bien cette épée, elle est comme une extension de toi-même tu le sais, tu le sens. Pourquoi est-ce que tu continue de refuser de m'écouter? Tu m'ignore chaque fois que je te parle, écoute-moi pour une fois. Tu dois entrer dans l'armée, tu dois te battre, c'est ta destinée, tu es faites pour cela, écoute-moi! Ne reste pas prisonnière ici. Ta place n'est pas dans une taverne, pars d'ici.

FIN DE RP